Rwanda
Vers une transformation économique
Antoine Kajangwem, Directeur général du commerce et de l'investissement au Ministère rwandais du commerce et de l'industrie, décrit les progrès accomplis sur la voie de la transformation économique au Rwanda.
Quel est l'objectif du Rwanda en matière de transformation économique?
Dans le cadre de notre Stratégie nationale en faveur de la transformation (2017-2024), nous avons pour objectif, d'ici à 2024, de créer 1,5 million d'emplois, d'accélérer l'urbanisation pour atteindre 35% de la population et de promouvoir l'industrialisation pour parvenir à une croissance annuelle des exportations de 17%.
Quels sont les progrès réalisés jusqu'à présent?
Nous sommes sur la bonne voie pour atteindre les objectifs fixés dans la stratégie nationale. Chaque année, nous avons créé plus de 200 000 emplois dans les secteurs de l'agriculture, de l'industrie manufacturière et des services. Le taux d'urbanisation a augmenté pour atteindre 29,4% de la population en 2022, et le secteur industriel représentait un cinquième du PIB du Rwanda. En se détournant des exportations agricoles pour s'orienter vers des activités à plus forte valeur ajoutée, comme la prospection minière, le Rwanda a amélioré ses performances en matière d'exportations, avec une croissance moyenne de 17% par an.
Quel rôle jouent les partenariats pour soutenir la transformation économique du Rwanda?
Nous avons noué de solides partenariats avec plusieurs organisations internationales, régionales et nationales. Nous avons notamment travaillé en étroite collaboration avec la Banque mondiale pour améliorer la connectivité, stimuler le commerce des services et faire progresser les efforts d'intégration régionale. En outre, la Société financière internationale (SFI) a fourni un soutien pour aider nos micro, petites et moyennes entreprises (MPME) à accéder au financement.
Comment le Rwanda a-t-il tiré parti de son partenariat avec la Banque mondiale?
Nos initiatives conjointes menées dans la région des Grands Lacs - depuis la construction de marchés transfrontières et la formation des commerçants transfrontières jusqu'à la gestion coordonnée des frontières dans les districts de Nyamasheke et de Bugarama - ont contribué à réduire les coûts du commerce. En outre, l'aéroport régional de Kamembe peut désormais accueillir le commerce de transit régional et les touristes. Grâce au soutien de la SFI, des camps de safari gérés par le secteur privé ont également été aménagés dans le plus grand parc national du Rwanda.
Où en sont les efforts d'intégration régionale?
Nous avons progressé dans nos efforts d'intégration régionale en adhérant à la Communauté d'Afrique de l'Est (CAE), au Marché commun de l'Afrique orientale et australe (COMESA) et à la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf). À titre d'exemple, le tarif extérieur commun de la CAE a été récemment réformé. Nous avons également accordé la priorité à l'amélioration de notre capacité de certification par l'harmonisation des normes régionales. Nous nous sommes également attachés à promouvoir le commerce des services et à améliorer l'environnement des investissements nationaux dans le cadre de la ZLECAf.
Quel conseil donneriez-vous aux autres pays les moins avancés (PMA)?
Je conseillerais aux autres PMA de s'orienter vers la fabrication de produits à valeur ajoutée, de se concentrer sur le développement de chaînes de valeur régionales, d'investir dans l'acquisition de technologies et l'innovation, d'exploiter le potentiel des accords commerciaux régionaux et de collaborer avec les partenaires de développement pour renforcer les secteurs productifs, tels que l'agriculture, l'industrie et les services.